Autrefois agréable, Genève est devenue une ville infernale.

Rue du Mont-Blanc, rue Chante-Poulet

En ski par Tschongu, Erez, Obri-Eischoll-Alp

La pierre d'Eischoll 
PRAELUDIUM BWV 846 aus dem Wohltemperierten Klavier von
Johann Sebastian Bach.
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Le 4 janvier 2013, je viens d’acquérir un appartement en Valais.
J’y passe tous mes week-ends, jours fériés et mes vacances.
J’ai le temps de m’installer et de déménager progressivement.
Je suis en retraite anticipée et je compte rester actif jusqu’en 2015.
Je travaille à Lugano dans la succursale d’une banque privée genevoise pour le contrôle Fatca et Rubik des comptes clients.
En passant le col le plus haut de Suisse à 2478 le Nufenen, je rejoins le petit village d’Eischoll.
C’est un immeuble de 11 appartements en Propriété Par Etage (PPE).
J'ai décidé de quitter la ville de mon enfance.
Genève qui était si tranquille avec ses parcs et ses quais.
On circulait dans les deux sens dans toutes les rues.
La ville comptait 180'000 habitants. Aujourd’hui Genève compte environ
500'000 habitants. Mais avec les foires, les institutions internationales,
les touristes, les pendulaires et frontaliers, c'est une population d’un
bon million qui tournoient autour de vous. Lorsque vous descendez de votre immeuble
l’on se bouscule déjà sur le trottoir. À l’aube de la retraite, j’avais décidé de
chercher une solution pour sortir de cette ville qui m’était si agréable
mais qui hélas était devenue infernale.
Je prévoyais aussi de préférer la montagne comme refuge du réchauffement
climatique.
J’avais déniché une offre dans un petit village proche de Gruyère,
Estavanens.
Lieu mythique pour moi pour ses légendes que je connaissais
déjà puisqu’il s’agissait du village natal de ma grand-mère Irène Caille.
J’aurais pu croire à un coup du destin, mais quelque chose me faisait hésiter.
Je n’avais pas de place de parc ni de garage.
Je me voyais mal avec l’âge marcher sur le verglas en hiver pour monter
dans mon véhicule.
Il me fallait trouver une autre maison avec parking à côté de la porte d’entrée.
Tout vu, tout fait, têtu comme je suis,
je remue ciel et terre pour trouver ce que je cherche.
Eureka – j’ai trouvé ! En valais à Eischoll avec garage et place de parc.
Le Valais où mon père nous emmenait en vacances d’été et dans toutes
les stations de ski.
Avant de se marier il était garde-frontière,
il connaissait tous les sommets. Enfant, les téléphériques n’existaient pas.
On faisait tout à pied le Marjelensee, Fiesch, Saas Fee, Arolla,
la cabane des Violettes tapissée de gentianes acaules à Montana.
J’y ai fait une partie de ma scolarité.
La route qui mène à Eischoll me rapelle mon père. Je devais avoir 9 ans.
Avec son Opel Rekord noire. Il avait trois vitesses aux volant, et la marche-arrière.
Je me souviens de
la petite maison avec les nains de blanche-neige au virage depuis Turtmann
pour monter à Eischoll.
Arrivé à Eischoll, j’avais remarqué une enseigne CocaCola. C'était le Postji.
Raté pour le Coca, le petit café nommé Postjii était fermé.
Le parcours qu’avait choisi mon père était trop long.
Je m’ennuyais à mourir pour redescendre à Viège et retourner à Fiesch.
Il n’avait plus d’essence ! Ce Valais que je connais comme ma poche.
Mon père connaissait tous les 4000. Il aurait pu gagner "La Patrouille des glaciers".
J’aime passer de long moment à lire les cartes topographiques suisses.
Elles sont unique on y voit même un arbre au milieu d’un champ.
Mieux détaillée que le Google-Mapp.
Ce village ne me semblait pas isolé.
Il est situé à 25 minutes de Viège, à 30’ de Sierre et 35’ de Sion.
Alors que dans les rues congestionnées de Genève, on passe autant de temps
en voiture pour se rendre à la Migros .
« La mobilité » un terme politique en Valais comme nouvelle devise.
Je ne pouvais que me réjouir d’aller découvrir des endroits que je n’avais
pas encore visités.
Fafleralp, le trou du glacier.
Mais mon objectif n’était pas
seulement de jouir des plaisirs du paysage et de la nature, mon objectif était également de maîtriser l’allemand.
Depuis le non à l’EEE je m’étais appliqué à apprendre le schwitzertüütsch fribourgeois, bernois et zurichois.
Certains mots à Eischoll ressemble au bernois. «Gäou » pour dire « n’est-ce pas », gälled Sie !
Occupé par une carrière bancaire, et deux enfants,
je n’avais guère le temps.
Revoir le Valais après 45 ans était aussi un choc.
Les villages accrochés aux versants de la vallée, les maisons me semblaient
bientôt plus nombreuses que les sapins.
Comment prétendre que la surface
de nos forêts n’est pas détruite et qu'elle se régénère aussi vite que poussent les maisons ?!
J’ai de la peine à y croire. Non seulement en plaine, mais les versants montagneux se couvrent de béton.
La nuit, les lumières illuminent toute
la plaine du Rhône. Les villages perchés forment une belle guirlande de lumière.
Nul besoin d’une pleine lune pour distinguer les formes montagneuses.
Très joli pour le regard mais c’est une pollution lumineuse qui nous empêche
d’admirer le ciel étoilé.
Fini le temps du mulet, de la pauvreté et des travaux
pénibles. Machines agricoles tous terrains.
De vraies araignées qui grimpent et
descendent toutes les pentes.
En deux jours le foin est coupé séché, ramassé
emballé dans des meules plastifiées.
Bientôt le paysan de montagne regardera son alpage devant sa console électronique.
À l’aide d’un Joystick il télécommandera sa machine dans un fauteuil.
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